Le travail de la laine

1-moutons.jpgOn pense que l’ancêtre de notre mouton serait le mouflon d’Asie. Domestiqué d’abord en Irak, vers 8 900 avant Jésus Christ, il aurait pu parvenir en Europe vers le 7ème millénaire.
L’histoire de la laine allait commencer, remplaçant petit à petit les vêtements de peaux.
Les multiples races ovines ne s’installèrent pas toutes en Europe au même moment ; par exemple, il fallut attendre 1786 pour voir l’introduction en France de la race mérinos.
Parmi les races traditionnelles savoyardes, l’on peut citer la « Thônes et Marthod  » et la «  Rossette de Flumet ».

La première opération pour l’obtention de la laine est bien sûr la tonte qui s’effectue au printemps. L’outil le plus traditionnel était les forces, déjà utilisées par les Gaulois. De puissants ciseaux qui seront remplacées par les tondeuses, manuelles, puis électriques.

Musée TP Moûtiers

Le nettoyage de la laine s’impose ensuite. En effet, cette laine brute comporte des débris de terre ou de paille. Une plante, la saponaire, était parfois utilisée car elle permet le dégraissage des laines.
Après avoir essoré et séché cette laine, on pratique l’écharpillage de manière à homogénéiser les lots de laine.

Vient ensuite le cardage, opération essentielle qui va démêler et éliminer les dernières impuretés. Les peignes à carder sont utilisés pour cette opération. Selon le matériau que l’on veut travailler, l’on peut procéder à de nouveaux peignages avec des peignes plus fins.

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On obtient alors une mèche peignée qui est lisse et affinée. On peut alors filer.

Le filage a longtemps été considéré comme l’activité par excellence des femmes ; le vocabulaire a donné naissance à la fileuse, ignorant quelque peu son équivalent masculin.

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L’outil le plus antique de la fileuse est sans doute le fuseau, utilisé dés le néolithique. C’est un simple bois, renflé dans sa partie médiane et se terminant par une ou deux pointes. La fameuse pointe qui a endormi la Belle au bois dormant lorsqu’elle s’est piquée avec le fuseau.

Le fuseau pourrait être utilisé seul ce qui présentait l’avantage pour la fileuse de pouvoir le transporter facilement et de l’utiliser là où elle devait se rendre, par exemple pour garder les troupeaux.
Mais la compagne habituelle du fuseau est la quenouille. Un manche en bois dont le sommet porte une tête, le plus souvent décorée. La quenouille sert à recevoir les fils que l’on va travailler.

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Enfin, vint le rouet.
Une invention, simple dans son principe, mais facilitant grandement le travail sera celle de la roue à filer. Cette roue semble venir du monde musulman. Des témoignages signalent son utilisation en Europe dés le 12ème siècle.
Le rouet sera son descendant : à la différence de la roue à filer qui était actionnée à la main, le rouet comporte une pédale qui entraîne la roue, libérant ainsi les deux mains de la fileuse qui peut plus facilement préparer son fil qui va s’enrouler sur la bobine. Le rouet permet simultanément de tordre et d’enrouler le fil, c’est donc un gain de temps appréciable. Des portes écheveaux pouvaient ensuite être utilisés.

dscn3244.jpgIl reste alors à tisser la laine, c’est-à-dire à entrecroiser deux séries de fils afin d’obtenir un tissu.
La première série de fils est appelée la chaîne, elle est tendue sur le métier à tisser. L’autre série, la trame, est insérée progressivement par passages successifs, au-dessus et au-dessous des fils de la chaîne.
Dés l’âge du bronze, on utilise le métier à tisser horizontal, viendra ensuite le métier vertical que les Gaulois connaissaient. De nombreux perfectionnements seront apportés mais les métiers à bras encore largement utilisés en Savoie au 19ème siècle reposeront toujours sur les mêmes principes de base.

Après avoir évoqué le travail de la laine, le musée invite à découvrir, grâce à une pompe à bras plus que centenaire, l'univers des pompiers d'autrefois.