Les petits objets du quotidien

Cette vitrine est sans doute la plus représentative du musée.
Si ce musée a des vertus pédagogiques, c’est bien. Mais son but premier c’est de donner la parole à ceux qui ne sont plus. En cette mission, qui sera plus éloquent que ces simples objets ?  Tous ces gens, que le sociologue Pierre Bourdieu appelait : « des gens de peu », ce sont ces petits objets qui nous disent qui ils furent vraiment.

Entre la leçon de choses et la poésie, regardez et laissez vous séduire …


Les boites à ouvrages ont les défauts de leur naïveté rustique mais elles sont pleines de l’amour pour l’aimée. Les peignes à cheveux sont bien modestes, mais qui sait s’ils ne transformaient pas les bergères en princesses. Regardez aussi la cohorte menaçante des lancettes, des ventouses et la belle boite de secours de la Compagnie PLM. Ce sont les témoins de corps emportés par les humeurs qu’il fallait saigner à chaque printemps pour qu’ils retrouvent la légèreté d’une nouvelle jeunesse.  Regardez ces pots qui s’honorent des premières réclames, bien avant la mondialisation des marques, simples souvenirs d’un marchand du quartier ou d’un bar familier. Il y a même quelques billets doux à l'orthographe bien improbable.

Regardez … Écoutez … Un musée c’est simplement le lieu d’une rencontre entre des humains. Les objets ne sont que des médiateurs.

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Lancettes pour effectuer les saignées. Elles étaient utilisées aussi bien pour les humains que pour les animaux.

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Pilules Pink Pour Personnes Pâles

 

Le premier domaine le plus fréquemment l’objet de publicité médicamenteuse au début du XX° siècle fut celui des fortifiants et des produits pour combattre l’anémie, dont les fameuses pilules PINK. Le véritable promoteur des Pilules PINK fut le canadien G.T. Fulford qui fit fortune au début du XX° siècle grâce à cette spécialité. Georges Taylor Fulford est né en 1852 à Brockville, dans l’Ontario, Canada, et reçut une formation commerciale. A 22 ans, il devient apprenti en pharmacie chez son frère William, tout en travaillant par moment comme vendeur de billet de train et de paquebot ! En 1879, quand William décide de partir à Chicago, Georges reprend la pharmacie et décide de vendre ses propres spécialités. A la fin des années 1880, il remarque les « pilules roses pour personnes pâles » du Dr William Frederick Jackson, médecin de Brockville, pilules brevetées par le Dr Jackson en 1886. En 1890, ce dernier se désintéresse de l’affaire ou bien considère cette activité comme peu conforme à la déontologie médicale, et il décide de vendre le brevet à Georges Fulford le 4 juin 1890 pour $53.01 (plus les taxes). Fulford se met donc à vendre les pilules PINK, aidé par une épidémie de grippe en 1891-1892. Le succès aidant, Fulford trouve un agent pour les États Unis en la personne de Willis Tracy Hanson, en Angleterre avec John Morgan Richards, et en France à partir de 1893 avec l’ouverture d’un bureau à Paris dont le responsable est Eugène Meiffre.


Sur le site de l'Ina, une publicité radiophonique pour les pilules Pink

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Boite à pharmacie de la Compagnie PLM - Cette boite appartenait à l'entreprise Bernard qui transportait les voyageurs en diligence vers la Haute-Tarentaise lorsque Moûtiers était le terminus du train.

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Pince-nez et lunettes

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Même si ce ne fut pas l'activité la plus visible de l'agriculteur alpin, il fut souvent un apiculteur. C'est l'occasion de découvrir ce monde du miel et de l'abeille.