Naître et grandir

Les sociétés traditionnelles se caractérisent par deux faits en ce qui concerne l’enfance : celle-ci est une période assez courte de la vie des individus et il n’y a pas de zone intermédiaire – l’adolescence – entre l’enfance et l’âge adulte. Dés 13 ou 14 ans, une fois l’école terminée, on partage pleinement la vie des adultes. Cela n’empêchait pas les enfants d’être associés très tôt au travail agricole, d’où des années scolaires extrêmement courtes. La nouvelle muséographie du Musée des Traditions Populaires décline cette entrée dans la vie en trois volets : la petite enfance, l'école et l'évolution des jeux et jouets.

Le berceau, comme tout le mobilier savoyard, était parfois fabriqué par le menuisier du village, mais, le plus souvent, c'est le père de famille qui le réalisait.
En règle générale, le berceau est décoré de rosaces, cœurs ou formes géométriques qui sont sculptés. Parfois il était peint de couleurs vives.
Sur les côtés on a des « taquets » permettant d'entrecroiser des bandes de toiles pour maintenir fermement l'enfant sur sa couche. Celui-ci, emmailloté dans ses langes des pieds à la tête, était donc prisonnier du berceau. Les croyances populaires justifiaient cela en disant qu'autrement l'enfant risquait de pousser tordu !
Le gros avantage du berceau posé à terre est de permettre à la mère de bercer avec le pied, ce qui lui laisse les deux mains libres pour faire quelques travaux.

Comme dans un cocon, le bébé est protégé du froid, et l’immobilité dans laquelle il est ainsi maintenu facilite sa surveillance. Son corps est pris du cou aux chevilles. Une longue et étroite bande d’étoffe nommée « maillot » maintient les bras le long du corps et les jambes tendues dans le prolongement du tronc.